Après une nuit peu glorieuse dans un wagon où les regards des Indiens se
font plus qu’insistants, nous arrivons dans la jolie ville bleue de
Jodhpur. Il est 5h30 du mat’, on en peut plus et notre chauffeur de tuk
tuk trouve le moyen de se perdre. Aaaahhh. Et puis on fait moyennent les
malines quand un chien décide de nous grogner sévèrement dessus. Et là
nous partageons la même idée subliminale : « Mince, on a pas fait le
vaccin contre la rage ». Au lieu de penser à fuir, nous préférons penser
aux vaccins recommandés par nos médecins chéris. Heureusement notre
vaillant chauffeur ne semble pas bien inquiet et repousse le chien pour
finalement nous amener à notre hôtel (après une première tentative
échouée). Là une chambre immense et confortable à souhaits nous attend.
Le bonheur tient à peu de choses en Inde.
Quelques heures de récupération plus tard, direction la majestueuse citadelle de Mehrangarh…au hasard de notre sens inouï de l’orientation. Et bizarrement, une fois n’est pas coutume, on trouve notre chemin. Gandhi est avec nous c’est certain. Premier constat : la ville est bien bleue mais aussi bien bien sale ! Les égouts à ciel ouvert agrémentent notre ballade d’odeurs nauséabondes (je ne vous vends pas du rêve là ?). Pas de touristes en vue. Mais où se cachent-ils ? La route grimpe un peu et nous faisons halte chez un habitant empressé de nous montrer l’intérieur de sa maison. Drôle de type, nous ne saurons jamais s’il était vraiment sincère où souhaitait seulement récupérer une pièce en euros pour sa soit-disant collection mais c’était intéressant de voir sa maison…vide.

Le lendemain matin nous partons très tôt pour Udaipur, la ville la plus romantique de l’Inde du Nord selon les Indiens mais aussi ce bon vieux Lonely Planet. Départ 7h30 du matin sur le papier. Dans les faits, ce n’est pas tout à fait ça. Notre chauffeur de rickshaw, d’ores et déjà difficile à trouver, préfère nous déposer dans l’agence de voyage plutôt qu’à la gare de bus directement. Ça sent l’entourloupe, des Indiens un peu louches à l'agence tentent de nous extirper quelques roupies en plus. Mais nous sommes aguerries maintenant et ne nous laissons pas faire !
Le bus…soit disant deluxe…mais plutôt "de..." sans "luxe" arrive. Aucun amortisseur, on peut dire que la route...nous la vivons à fond! Et puis il s’arrête à peu près tout le temps et partout, à des arrêts qui n'en sont pas, transformant les 6 heures initialement prévues en 7h30. On a bien cru ne jamais y arriver! A Udaipur, nous sommes rapidement conquises par l’allure généralement de la ville, des ruelles commerçantes agréables (pour l'Inde), relativement calmes (pour l’Inde) et propres (pour l’Inde aussi). Malheureusement les touristes sont là aussi !
Très vite, nous allons découvrir le fameux lac Pichola où nous rencontrons deux étudiants Indiens très cools avec qui nous sympathisons. Bérengère prend ses aises, repoussant les Indiens à coup de «WHAAAAAT ???». Elle parvient même à les effrayer ou les surprendre on ne sait pas trop, ce qui nous fait beaucoup rire en tout cas. Elle avait déjà réussi la prouesse de leur faire comprendre que «Ok nous sommes des touristes mais on ne nous double pas dans la queue». Et puis la phrase du jour lui appartient également lorsque l'on discutait vaguement d'acheter un sari : « Si je ramène un sari en France je pourrais l’utiliser pour Halloween »#magique. Le soir, nous espérons nous régaler dans le fameux restaurant Ambrai offrant une vue étonnante sur le lac…mais les prix nous arrêtent net. Trop de luxe tue le luxe, même en Inde. On se rabat sur des chips après plus d’une heure de marche pour trouver un restaurant dans lequel nous n’irons pas manger.
Le lendemain, l’heure est au tourisme. Nous commençons par le City Palace qui nous plait bien plus pour son architecture que pour les objets exposés à l’intérieur (nous ne sommes pas de grandes adeptes de la sculpture ou de l'exposition de vieux trucs dont nous ne connaissons pas l'utilité). Dans l'enceinte, nous assistons à un spectacle de danse folklorique auquel nous prenons goût. A Udaipur, l’agitation règne en maître, le festival Holi commençant le soir même. Hommes et femmes installent de la paille dans toute la ville, notamment sur des grandes tiges avec des pétards encore dans leur plastique. Ça promet. Nous les observons sur un toit, dans un restaurant appelé Sunrise et dans lequel nous dégustons un Thali vraiment très bon. Il met un peu de temps à arriver mais le propriétaire nous explique que sa femme est en train d’installer la paille dans la ville. Dans le temple Jagdish, nous assistons discrètement aux prières chantées d’un groupe de femmes. Peu à peu le romantisme de la ville prend tout son sens. Mais la nuit tombe déjà et il est temps de faire la fête. Musique à fond, danses endiablées et mise en feu de la paille. Nous jouons à cache cache avec des gamins armés de pistolets à l’eau et c’est dans cette ambiance conviviale que nous quittons à regrets Udaipur car...
....Jaipur nous attend !