A Jaisalmer, on chamote jusqu'à Thar !


…17 heures de train en Inde…sur le papier c’est plus qu’effrayant ! Et quand on arrive sur les quais de la gare pour embarquer et que l’on voit des trains dignes des camps de concentration avec barreaux aux fenêtres et Indiens qui se poussent pour s’engouffrer dans des cabines blindées…c’est même terrorisant ! On se rassure tant bien que mal, on a pris la première classe donc ça ne doit pas être aussi catastrophique...hein dis.


Montées dans le nôtre, on est un peu plus rassurées mais pas trop quand même. Certes, les couchettes sont correctes mais entre l’odeur ignoble des toilettes et le confinement…les deux claustro que nous sommes n’en menons pas large. Mais quand il faut y aller, faut y aller ! Et puis à la surprise générale nous passons un moment inoubliable. Avec nous ? Un groupe d’enfants de la Navy et leurs animateurs et professeurs, mais aussi un couple et son petit garçon. La discussion est rapidement entamée et nos nouveaux amis Indiens sont effarés de nous voir manger de pauvres chips Lays et décident de partager leur dîner avec nous de bon cœur. Donc l’Inde c’est ça : on a pas grand chose mais on le partage avec des inconnus. La nuit se passe tant bien que mal, les jeunes ados ne sont pas vraiment de grands dormeurs et nous nous levons un peu crevées mais contentes de cette jolie soirée made in India. 

Arrivées à Jaisalmer nous cherchons des yeux notre chauffeur de tuk tuk prévu par Nazir. On attend un peu et on se fait vite encerclées. Du coup je leur crie un « Leave us alone » qui les fait fuir. Depuis quand cette technique pour repousser les pots de colle fonctionne-t-elle ? Elle avait pourtant été éprouvée plus d’une fois en Asie... Il faut croire que les Indiens sont bien moins oppressants que les autres. Nous apercevons au loin un panneau « Sonia Marie x02 » et décidons qu'il était pour nous. C’était bien nous et nous serons rebaptisées ainsi tout le long du voyage puisque Nazir a préféré gardé mon second prénom seulement...et ce pour toutes les deux. Il faut dire, grâce à Sonia Gandhi, ce prénom leur parle bien plus.



Après un décrassage dans un hôtel haut en couleurs, nous profitons de notre temps libre avant le safari chameaux pour manger indien et trouver un turban très moche auquel tient Bérengère. Parcequ'il fait chaud dans le désert et que l'on risque l'insolation. Merci maman Bérengère! Nous rencontrons également deux Belges très sympas, Thibault et Laurent, qui nous accompagnent lors du safari. Départ pour le désert en 4x4 pas de toute première jeunesse puis nous sommes immédiatement montées sur nos chameaux. 

Et bah c’est vachement haut en vrai ! Celui de Bérengère tient la forme et file à toute allure, le mien est un peu plus fainéant et préfère tenir l'avant dernière place. Nous traversons un bout du désert du Thar très broussailleux et croisons sur le chemin quelques antilopes. Les chameaux sont des grosses bébêtes attachantes et nous nous amusons de leurs flatulences. Une fois le soleil couché, une soirée folklorique au coin du feu nous attend (touristique à souhaits) puis nous décidons de dormir à la belle étoile. On nous raccompagne dans le désert sur un chariot tiré par un chameau et on a l’impression d’être des rescapées d’une guerre d’un autre temps. Là-bas un Indien nous installe un pauvre matelas pourri et ses couvertures pas en meilleur état. S’ensuit une soirée de jeux particulièrement nuls lors desquels Bérengère nous réserve le meilleur fou rire de la journée grâce à un anglais à toute épreuve. Finalement, nous ne sommes pas si à l’aise que ça car nous avons découvert la compagnie d’énormes scarabées tout droit sortis du sable. Thibault les guette avec ma lampe de poche mais à 2h du mat il nous réveille tous car ils en découvre trois sur leur lit de fortune. A priori pas de trace d'insectes sur nous, Bérengère avait fait une incantation vaudou autour de notre lit à l’aide de produits anti-moustiques et il faut croire que ça a marché. Il faut dire, deux gouttes de son produit et on extermine tous les moustiques sur des centaines de kilomètres. Tôt le matin nous nous levons avec le soleil, complètement ensablées avec le seul bruit du vent pour musique d'ambiance. La sensation est fantastique même si on ne sait pas trop où on habite !

 Le lendemain nous retournons à Jaisalmer en 4x4 à fond les ballons et avec Bob Marley et Aïcha comme musique de fond. L’atmosphère est bonne enfant et nous passons un super moment avec les Belges. A l’hôtel, nouveau décrassage et visite du fort de Jaisalmer sous le soleil et avec un vent remuant toute la terre environnante. Le fort est très beau et nous apprécions de très belles tentures de toutes les couleurs. Nous ne parvenons pas à retrouver nos amis Belges l’après-midi et passons la soirée avec Idriss et Fabrice, deux Français également présents lors du safari chameaux. Ils voyagent avec un chauffeur particulier et nous nous rendons compte que ce n’est définitivement pas notre truc d’être collées par un Indien qui essaye de prendre des commissions partout et vous suit jusqu'aux toilettes. Quelques bières plus tard il est déjà l’heure de repartir à la gare pour un nouveau train de nuit direction Jodhpur. On trouve un rickshaw stylisé, fluorescent et conduit par un jeune un peu perché. Il nous met de la musique électro à fond et s’amuse de nous voir danser comme des folles. On débarque mortes de rire dans une gare où l'on se fait remarquer et où les Occidentaux sont rassurés d'en voir deux autres arriver.


Le désert du Thar et Jaisalmer, une expérience inoubliable!

1 commentaire:

  1. La folie de tes récits dépose un sourire sur ma vie, je vis ton voyage par tes mots enfin capable d'oublier mes maux éphémères, tu es un merveilleux voyage à toi toute seule

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