Montagnes Dalaï Lamaesques & Agratuesque Taj Mahal

Et hop ! C’est reparti pour un tour…6 heures de bus pour rejoindre Dehli et enchaîner avec un train de nuit vers Dharamsala. Des vacances farniente au soleil ? On y pensera. Avant de quitter Jaipur sur une impression mitigée, nous découvrir avec stupeur et ravissement : UN SUPERMARCHE ! Et vous vous imaginez même pas la joie que cela provoque chez nous. Nous allons enfin manger des biscuits ou chips non périmés ! Waooouh ! Et puis nous continuons dans le luxe avec un vrai bus Deluxe (comme le Mac Do). Bon n’allez pas vous imaginer la climatisation et les sièges en cuir, nous apprécions juste les suspensions de notre moyen de transport, ça rend le trajet un peu plus supportable.

Arrivées à Dehli, nous décidons de nous faire plaisir à Pizza Hut. Et à Dehli, Pizza Hut, c’est un peu la Tour d’Argent à Paris. Les Indiens sont sur leur 31 tandis que nous arborons nos pulls dégueu et notre hygiène pas vraiment irréprochable. Mais bon, tant qu’on a les roupies pour payer, c’est l’essentiel. Une fois rassasiées, nous nous inquiétons un peu tard de notre train et découvrons qu’il existe plusieurs gares à Dehli. Sauf que le ticket est illisible. Après plusieurs tentatives auprès de chauffeurs de rickshaw bizarres et un Indien – soit disant de l’office de tourisme mais surtout bourré -, ce sont finalement 3 jeunes ados qui nous proposent de l’aide. Ils appellent, réfléchissent et nous envoient dans la bonne gare. Ils sont vraiment adorables ces Indiens ! Et puis cette fois, la chance est avec nous, nous sommes dans un wagon avec des gens supers. Des étudiants dentistes partis pour un road trip – ou plutôt train trip – dans les montagnes, un hôtelier, un militaire... Nous passons une bonne soirée et nuit avec nos sympathiques «copains de couchette». Le train en Inde, c’est définitivement un immanquable !


Débarquées à Pathankhot, nous devons encore prendre un bus local pour rejoindre les Mc Leod Ganj. Nous apercevons les Indiens avec leurs couvertures sur le dos à travers la fenêtre et commençons à nous inquiéter de la température extérieure. Parce qu’en bonnes routardes que nous sommes, nous sommes parties « léger » et n’avions pas vraiment prévu de nous retrouver au Nord. Finalement, grâce à la technique inimitable de "je-superpose-toutes-les-couches-de-vêtements-disponibles",c’est tout à fait supportable. Pas facile de trouver la station de bus mais l’un de nos nouveaux potes de voyage nous accompagne gentiment. Nous découvrons un bus local blindé, pourri à souhaits et là…on hésite. Est-ce bien raisonnable ? Nous doutons de notre capacité à parcourir les routes montagneuses dans ce bus d'un autre temps sans repeindre la carrosserie. C’est donc un peu honteuses, sous les regards des Indiens amusés, que nous optons pour le taxi. Solution beaucoup plus chère mais plus confort. Warriors mais pas trop. Et on ne regrette pas. Les virages s’enchaînent et nous sommes contentes d’être en voiture avec un Indien très bon conducteur. Nous découvrons de nouveaux paysages, verdoyants et déjà à peine arrivées, nous voilà apaisées par cette région.

Bien que nous soyons inquiètes par le froid qui y règne, nous sommes rapidement conquises par la paix régnant dans la ville du Dalaï Lama. Bérengère a retrouvé ses montagnes adorées, prend la couverture de l'avion pour pancho, et on se sent vite à l’aise. Nous prenons même le temps de faire du shopping puisque ous ne sommes pas oppressées par les commerçants. La German Barkery et ses propriétaires (de jeunes Indiens méga fashion avec qui nous sympathisons) devient notre nouveau QG. Les petits cafés tout en musique sont très agréables et nous marchons avec plaisir dans ce havre de paix, découvrant le temple du Dalaï Lama, aux côtés des moines tibétains. Malgré le long trajet, nous ne regrettons pas un seul instant ce détour par les montagnes et promettons d’y revenir lors d’une période plus propice aux treks (et avec le matériel approprié).

Jusqu’ici, nous avions été plutôt chanceuses. Il nous fallait donc une mauvaise expérience pour finir le voyage ! Et nous décernons le prix du pire souvenir au...roulement de tambours...bus qui nous ramène jusqu’à Dehli. 12 heures en enfer lors desquelles nous avons cru mourir une dizaine de fois. Le super bus Deluxe peine à démarrer dès le début et file à toute berzingue…dans les virages…sans freins…sur des routes rocailleuses. Bérengère a la chance de se trouver près de la fenêtre pour ne pas être malade mais aussi la malchance de constater notre proximité avec le fossé. On regrette de ne pas avoir rédigé un testament avant de partir et imaginons faire les gros titres des journaux français (ça c'est notre côté attachées de presse).

Et puis…l’Inde nous réserve une autre surprise. Malgré le chaos qui y règne, il faut respecter au pied de la lettre les places de bus. Sauf qu’il est hors de question que l’on se retrouve au fond du bus pendant 12 heures connaissant notre faiblesse dans les routes de montagne. Nous décidons d’être de bonnes Françaises et…RALER! Les organisateurs sont prêts à nous rembourser pour que l’on descende mais nous ne bougeons pas d’un pouce. Puis nous échafaudons un super plan : « je ne parle que français et ne comprend pas l’anglais ». Pas facile quand on sait que l’on bosse toutes les deux en anglais tous les jours. Nous tenons bons, l’autisme nous sied à ravir et nous finissons par en rire. Les heures suivantes sont interminables, nous sommes remuées dans tous les sens, il fait froid, la porte claque toutes les secondes, une Indienne se met même à vomir à travers la fenêtre (on comprend mieux le dessin sur la carrosserie du bus que nous avions pu constater) et nous n’avons pas de place à cause des sièges inclinés de nos voisins devant.


Nouvelle nuit blanche. Nous arrivons à Dehli lessivées pour découvrir qu’un hôtel incroyable nous attendait à l’arrivée. De l’eau chaude, des lits propres, la télé…on a bien mérité ce retour au confort après plusieurs semaines à toute allure! A Dehli, nous décidons d’acheter nos derniers souvenirs et dégustons des dosas, cuisine du sud de l’Inde. Un rickshaw tente de nous escroquer et nous finissons par le semer. Des Indiens super classes nous draguent dans un café et tentent de nous embrigader dans une soirée à Dehli. Pas un jour en Inde ne se passe sans rencontre, agréable ou..un peu moins.


Le lendemain, direction Agra pour découvrir – enfin – le Taj Mahal qui ressemble en tout point à celui des photos. Nous sommes rapidement déçues par la foule et le prix exorbitant à l’entrée. Impossible de prendre en photo sans être cliché. Impossible de prendre la moindre photo sans d’autres personnes dessus. Et puis impossible de ne pas constater…qu’il est parfait ! Juste parfait. Ailleurs, sans le brouhaha ambiant, nous aurions pu l’adorer. Nous nous contenterons d’admirer une œuvre architecturale que nous ne nous empresserons pas de revoir. Sur le retour, notre chauffeur nous boude car nous le préparons psychologiquement à ne pas recevoir de pourboire et finissons tout de même par lui donner nos derniers roupies. 


Et puis…il est déjà l’heure de rentrer. L’heure de finir d’écrire nos carnets qui m’ont permis de tenir ce blog. L’heure de perdre Bérengère qui a filé se faire une manucure pendant que je dormais et qui m’a permis de croire que j’allais devoir expliquer à ses parents que je l’avais perdu. L’heure de faire un résumé trop réducteur d’un pays à deux vitesses qui mérite plus d’un voyage. L’heure de craindre d’ores et déjà le retour à une réalité parisienne moins exotique. L’heure de programmer un prochain voyage avec une nouvelle acolyte de voyage. Bérengère, et si on partait au Brésil l’année prochaine ? Le pire ? Elle risque de resigner.

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