Coup de blues, déluge et rizières à Padangbai



Nous quittons mercredi Ubud pour aller au sud est de l'île, dans la ville côtière de Candi Dasa, ce qui nous permettra d'avoir accès facile aux sites renommés de plongée et de snorkeling de Amed et Tulamben, une cinquantaine de kilomètres plus au nord. On embarque donc dans un minivan surbondé de touristes comme nous, pour un périple d'une heure et demi dans un véhicule suranné dont la majorité des voyants et indicateurs ne fonctionnent plus. L'évitement à pleine vitesse des scooters, chiens, poules, autres véhicules est tout simplement bluffant. Sébastien Loeb n'a qu'à bien se tenir, la relève indonésienne est là !
On nous débarque sur le bord de la plage. Des employés des hôtels d'à côté veulent à tout prix nous prendre nos bagages pour nous emmener quasi de force dans leurs chambres au prix européens. On préfère se poser un peu pour voir où aller, ce qui n'empêche pas les rabatteurs du coin de continuer à nous harceler…
Un peu crevés, on se met à la recherche de quelques adresses indiquées par le Lonely Planet. Même si Candi Dasa n'est pas aussi bien fournie que Padangbai, sa voisine d'une vingtaine de kilomètres, on devrait trouver notre bonheur, à savoir une chambre avec douche froide, ventilateur, pour 80 000 rupiahs (un peu moins de 8€). C'est vrai qu'il aurait été plus judicieux d'aller à Padangbai que Candi Dasa, mais bon, on va pas se plaindre, on est quand même à Bali !
Paumés, on demande finalement notre aide à un des rabatteurs. On a plutôt bien fait puisque ça nous a permis de comprendre que notre chauffeur nous a en fait lâchés à Padangbai. En un sens, c'est une bonne nouvelle, mais ça nous énerve quand même sérieusement de nous être faits avoir et d'avoir en plus payé un supplément.
Bon, allez, pour le moment, il faut trouver une chambre. On marche un bon moment avec nos 20 kilos de bagages chacun et atterrissons finalement dans un "homestay" un peu miteux, désert, mais central et pas cher, après encore de pénibles négociations. 
Maintenant, étape scooter. On a prévu de passer 2 jours ici, il est midi, donc on part à la recherche d'une location abordable pour un jour et demi. Encore un peu lourdingue, on opte finalement pour le scooter proposé par notre gérante, à savoir celui de son fils. Elle tente de nous embrouiller à doubler le prix, ce coup ci, ça ne marche pas. On le prend, enfin libres ! Pas tant que ça, les freins sont quasi inexistants, ça va pas le faire. On lui rend, elle est pas contente, tant pis pour elle.

Et… nous arrivons au moment mélodrame de notre voyage. On commence à en avoir franchement marre de passer pour des portefeuilles ambulants, de devoir toujours négocier, même si au final on sait pertinemment qu'on se fait profondément avoir.
On va se poser manger et déprimer un moment dans le "warung" du coin, qui propose presque des prix indonésiens.
On y passera finalement l'après-midi à boire des jus de fruits fraîchement pressés avec un breton hyper sympa qui va pas mal nous remonter le moral. Il reconnaît néanmoins que l'île a énormément changé, et surtout pas en bien, depuis sa première visite il y a 15 ans.
Le soir, on croise un couple de français, retraités depuis 2 ans, qui passe la moitié de leurs années à profiter des tarifs ridicules de leur fils pilote Air France pour voyager à travers l'Asie. Ça continue de nous requinquer. Et puis demain est un autre jour, on a trouvé notre scooter de rêve, avec quelqu'un d'honnête et d'avenant !

Bon, en attendant, on profite de la formidable localisation de notre chambre et de son absence de fenêtres remplacées par des moustiquaires. Utiles pour les petits parasites qui font bzz, beaucoup moins pour les bruits de scooters dans la rue à 2 mètres, des camions qui passent toute la nuit pour embarquer sur le ferry à 20 mètres, et du muezzin de la mosquée à 200 mètres…

Jeudi, enfin, ça se passe comme on aime (et on arrête de râler) !
Une super et longue journée à se balader à travers des collines au pied des volcans, à admirer les rizières et à croiser les sourires de tous les gens que l'on croise et salue. On rejoint Tulamben, site renommé de snorkeling et plongée. Vu qu'on n'a pas l'équipement et que le coin ne nous fait pas "ouah" (on devient snob de plages depuis l'Australie), on préfère une pause jus de banane. L'occasion pour notre scooter de ne plus démarrer et de se faire aider par des Balinais amusés.
On rejoint Amed sous une pluie naissante, et tombons sous le charme de ce village de pêcheurs, où les bateaux comme les warungs s'alignent le long de la plage déserte. On y mange donc, et y restons un bon moment, à rigoler avec les enfants de la maison et à attendre que la pluie passe.




Mais elle ne passe pas ! C'est donc le moment tant attendu pour Vincent d'enfiler nos magnifiques ponchos pour faire les 60 kilomètres de retour sous une pluie battante. Contrairement à d'autres coins, les paysages de rizières se prêtent particulièrement au temps pourri, et nous ne pouvons nous empêcher de nous arrêter pour prendre quelques photos, au grand dam de monsieur Nikon D60 et de son objectif 18-55 VR.






Bon, allez, dernier épisode looseurs, parce qu'il en fallait bien un pour clôturer notre histoire. Alors que nous attendions notre petit déjeuner depuis une petite heure et que notre bus partait dans les 20 minutes, nous nous sommes rendus compte que notre logeuse était tout simplement… partie ! Bon, c'en est trop, on s'en va, et laissons la somme convenue, déduite du petit déjeuner, faut pas non plus complètement tout le temps se foutre de nous quand même !
Cap donc sur Lovina, tout au nord, où nous attend une plage de sable gris et un village a priori relax…


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