Le grand saut pour deux grands sots

Quand on voyage un peu longtemps, il faut faire attention à son budget, raison pour laquelle on avait, à regrets, abandonné l'idée de faire du skydiving, comprendre un saut en parachute. Les prix étaient intéressants, mais c'était quand même une somme, surtout à Queenstown, capitale du sport extrême.
Arrivés à Te Anau, ville d'entrée pour les Fiordlands dimanche après-midi, on voit une petite affichette "Skydiving, 199$". Certes, un saut en parachute à 120€, c'est intéressant mais c'est pas très sérieux, quand même ! Nous filons donc à l'office du tourisme, réservons un tour en bateau pour le lendemain après-midi vers le Milford Sounds, grande embouchure au pied de montagnes escarpées.
Rentrés à l'auberge, on se pose un moment, puis Maïté, sur les coups de 19h, dit à Vincent "on devrait quand même prendre 2-3 renseignements sur le parachute". Aussitôt dit, aussitôt fait, l'hôtesse de notre auberge appelle le centre, ils peuvent nous prendre le lendemain matin, et ça passe pile poil avant qu'on prenne la route pour Milford Sounds. Sans trop savoir ce qui se passe, on réserve, puis allons nous boire une bouteille de vin rouge pour nous en remettre.
Il pleut toute la nuit, on espère que ça va quand même le faire. On est partagé entre gros stress et grosse excitation, mais c'est surtout le stress qui l'emporte pour le moment. 9h, deux membres de l'équipe viennent nous chercher en van, énorme sourire aux lèvres, ça rassure. On arrive au minuscule aéroport, sommes pris en charge par un américain très funky, on se rassure petit à petit. On enfile nos tenues ridicules, enfin prêts psychologiquement à partir.


Bon, entre temps, on se rend compte que les 2 pros qui nous accompagnent en tandem sont nouveaux, donc ils ne se connaissent pas vraiment, et ne savent pas non plus comment travaille le pilote. On ajoute à ça le fait que les nuages sont de la partie, et ça donne un peu de piment et de stress supplémentaire à nous apprentis extrémistes du sport.



Le ciel est à peine dégagé, l'équipe repère une "fenêtre" à travers laquelle on pourra sauter, on ne peut plus reculer, et nous voilà entassés dans le minuscule Cessna qui s'élève lentement jusqu'à 7000 pieds, la hauteur de notre saut. Pendant la montée, Vincent trouve que l'altimètre monte plutôt lentement, et que 1000 pieds (une Tour Eiffel, en gros), "c'est déjà suffisant, non ?". Nos esprits sont partagés entre "pourquoi on fait ça ? Faut être fou pour sauter d'un avion dans le vide, comme ça, pour le fun" et "Ça va être trop bien mais on ne le sait pas encore !".



Au bout d'un moment, la fenêtre de saut est trouvée, la porte s'ouvre d'un coup, le vent et le bruit nous sautent à la tronche, c'est à Maïté de sauter la première, pas le temps de réfléchir, elle se met en position, les pieds dans le vide, la tête en arrière, les bras en croix, le moniteur accroché à son dos. Pas vraiment le temps de réfléchir, le bel amerloque qui lui permettra de ne pas s'écraser sur le sol compte très vite jusqu'à 3. C'est parti pour la descente de sa vie. Du côté de Vincent, pas non plus le temps d'hésiter, il part pour le grand saut quelques secondes plus tard. Pour tous les deux, la même chose: 15 secondes de folle chute libre, 3000 pieds, 3 tours Eiffel. On y va chacun de notre cri incontrôlé puis l'adrénaline prend le dessus. Pas trop peur, ni trop froid, on ne comprend juste pas ce qui nous arrive. C'est fabuleux.

C'est grâce à ces deux messieurs que nous sommes en vie, les plieurs de parachute !
L'ouverture du parachute (enfin !) n'est pas aussi violente que l'on croyait, voire pas du tout. On flotte paisiblement dans les airs, on s'y sent libre, et bien. Pour ne rien gâcher, la vue est splendide pendant la descente, on profite des fiords, des lacs et de la campagne néo-zélandaise sans impunité. S'envoyer en l'air, c'est vraiment une expérience unique !

Un regret ? Peut-être seulement de ne pas avoir investi dans les photos et vidéos proposées pour immortaliser le moment. Du coup, on va être obligé de le refaire. On ne sait ni où ni quand mais beaucoup plus haut pour sûr. Objectif, 16000 pieds et 70 secondes de chute dans le vide !

1 commentaire:

  1. C'est pas serieux de manger des Fjord en sautant en parachute...

    Joyeux anniversaire Vincent!

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