King's Canyon and Queen Désirée tout terrain




Après un plein dans la station presque pas si chère du Resort d'Uluru, nous faisons 90 kilomètres dans la nuit noire et obscure pour rejoindre un camping gratuit, au milieu d'un ranch (la classe de dormir dans un ranch quand même non ?). Et là, nous nous rendons compte que nous ne sommes définitivement pas les mieux équipés… même si pas les moins confortables! Partout, des 4x4 plus au moins rouges de sable tractant des caravanes plus ou moins longues et robustes, des attelages improbables où l'on ne comprend pas bien où les gens dorment, les Aussies sont vraiment des pros de l'itinérant extrême ! Un petit coucou à l'Emeu qui se balade sur le camp, et nous voilà partis pour un sommeil réparateur…

Au programme de la journée du lendemain, parcours de la Red Center Way jusqu'au Kings Canyon, impressionnant canyon à la pierre rouge, petit passage tranquille par une "dirt road" (comprenez route non goudronnée) qui nous a été indiquée par des Français, et nuit dans les West McDonnell Ranges, massif montagneux s'étendant sur 400-500 kilomètres de l'ouest à l'est d'Alice Springs.

Après un gros nettoyage de Désirée qui en avait bien besoin et 200 kilomètres, nous arrivons au Kings Canyon. Petite balade pré-digestive puis l'instant est venu, à la demande très insistante de Vincent, d'utiliser "pour de vrai" les barbecues installés sur 95% des aires de pique-nique du pays. Et comme les choses sont bien faites et que Vincent ne sait pas faire du feu, ces barbecues sont majoritairement à gaz. Au menu, ce sera donc émincé de courgettes, tomates, oignons accompagnés d'œufs brouillés, pas trop mal pour une première fois ! S'en suit une deuxième balade où nous avons le choix entre un chemin de 3-4h et un autre d'1 h et comme nous sommes de grands courageux, nous optons pour le deuxième, qui nous permet de passer dans de petits espaces de fraîcheur et de nature au fond du canyon puis d'admirer ensuite la vue depuis un promontoire. Il est possible de voir pas mal de petits reptiles et de rapaces, mais apparemment, il fait trop froid pour eux aujourd'hui…







Nous reprenons la route, direction les West McDonnell Ranges via la route indiquée par nos amis les Français. Après 10km de dirt road que nous parcourons patiemment entre 20 et 40 km/h, retour sur le bitume, avec un point de vue qui nous permet de voir le chemin parcouru. Titine (Désirée) s'en est bien sortie, on l'a pas mal bousculée, mais on l'a eue, notre partie de route sur terre rouge, on est des vrais Australiens maintenant !

… Ou presque… À peine 5 kms de belle route plus tard, le revêtement rouge refait son apparition. Bizarrement, les rares véhicules que nous croisons ne sont que des 4x4. Nos cartes sont plutôt imprécises, nous ne savons pas trop combien de temps il va falloir subir cette maudite route. Surtout que désormais, nous bénéficions des traces de véhicules de chantier, qui ont laissé leurs empreintes de chenilles sur toute la route. Nous ressentons donc toutes les vibrations et subissons les bruits de notre vaisselle tout terrain. Imaginez que vous êtes à vélo sur une route pavée interminable, c'est à peu près ça, en vraiment pire.

La nuit se lève (ou se couche ?) et nous avançons péniblement à 40 à l'heure depuis 2h30. La route ne s'arrête plus. Notre seule vraie distraction, des chevaux sauvages majestueux (ou, version Maïté, "ohhhh ils sont troooooop beaaaaauuuux les chevauuuuuuuux") sur le bord de la route. Quand nous commençons à vraiment n'en pouvoir plus du tout, nous n'en croyons pas nos yeux. Après avoir passé une énième colline, ne s'étend plus devant nous des kilomètres de terre rouge, mais une jolie route goudronnée, avec des panneaux. Deuxième bonne nouvelle, ces derniers indiquent que nous sommes sur la bonne route.

On revit, on pleure presque de joie jusqu'à ce que… 3 kms plus tard, la terre rouge refasse son apparition. Moment de crise, "on veut rentrer chez nous, y'en a marre de ses routes toutes nulles!". Re-quelques dizaines de kilomètres, re-nouvelle fausse joie avec un km de bitume, et nous découvrons qu'il nous reste 42km avant de rejoindre le goudron frais. Bon, à notre rythme, ça veut presque dire 1h de route, mais au moins, on sait on où en est. Au bout d'un moment, un nouvel animal sur la route. Un dingo ? Non, trop gros. Un kangourou ? Pas plus. Un cheval ? On ne dirait pas. On se rapproche et… bonjour monsieur dromadaire ! Nous qui pensions bêtement que tu n'existais qu'en Afrique. te voilà, animal improbable, en train de paître de manière improbable sur cet improbable trajet. Bon on ne cherche plus à comprendre ce qui se passe sur cette route, on doit trop fatiguer et avoir des hallucinations. Mais non, 5 kms plus loin, re belote, mais cette fois ils sont 3, immenses, en plein milieu de la route, à nous regarder tranquillement et béatement, avant de disparaitre sur le bas côté en trottant.

Après 4h de route, nous arrivons finalement sur le vrai bitume, dans notre vraie première ville depuis 200km, Hermannsburg. Sans cachet particulier, même carrément inhospitalière, ce sera notre halte pour la nuit, Désirée l'a vraiment bien mérité, et on lui promet de ne plus jamais l'emmener sur une route de terre, bien trop d'émotions pour nous 3 !

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