Les lacs de Nelson et les pierres en forme de crêpes (Pancakes Rocks)





Tout juste remis de notre périple dans Abel Tasman, nous sommes à nouveau sur la route pour découvrir la côte ouest, avec en tête les glaciers Franz Joseph et Fox. Le problème avec la Nouvelle-Zélande, c’est les routes en zigzag. Peu de kilomètres mais que de la montagne. Du coup, on a prévu quelques arrêts sur le chemin. Nous commençons par remonter le long du parc national Abel Tasman vers Golden Bay. Les virages ont eu raison de nous et préférons de ne pas grimper jusqu’à la côte mais plutôt s’arrêter voir les Nelson Lakes, deux grands lacs au pied des montages, bien connus dans la région où nous sommes. Connus…mais pas vraiment touristiques.




On y est bien, c'est super beau, il fait super beau, et l'eau est super gelée. Visiblement ça ne refroidit pas le couple de soixantenaires que nous rencontrons qui n'hésite pas à y plonger sans sourciller. On sera moins courageux, et nous filons pour aller voir le deuxième. Arrivés sur place, c'est encore plus magnifique, l'endroit parfait pour faire une sieste. On se pose donc sur un banc à l'ombre d'un arbre. Ça ne durera pas longtemps, puisque une armée de sandflies nous attaque en moins de 2 minutes. Nous ne sommes pas les bienvenus ici. On part se réfugier dans Kiwibigood, qu'on avait évidemment laissée grande ouverte pour avoir un peu de frais. C'est pire que tout. Des centaines de ces cochonneries minuscules ont colonisé notre voiture et veulent se délecter de notre sang. Mesure d'urgence oblige, on s'inonde d'antimoustique et partons à toute vitesse fenêtres grande ouvertes vers Westport, où nous allons passer la nuit. Ouf, on est sauvé, elles ont quasiment toutes dégagé…




C’est finalement à Westport que nous trouverons refuge pour la nuit, dans une auberge plutôt sympa dans une maison de la fin du 19ème siècle, bâtie à l’arrivée des colons. Nous y rencontrons Jessica, une allemande dentiste très sympa, qui voyage à travers la Nouvelle-Zélande pendant 5 semaines. Nous avons également la chance de dormir avec un Kiwi complètement bourré, à qui il manque beaucoup de dents et qui nous parle de la commémoration des miniers morts à Greymouth survenu lors du coup de grisou. Un événement récent qui a profondément touché la Nouvelle Zélande au moment où nous y sommes.



Le lendemain, nous déposons une française sur le bord de la route pour qu’elle fasse du stop vers le Nord et filons à la découverte des Pancakes Rocks. Le Lonely Planet prétendait qu’une des plus belles routes au monde nous attendait et nous n’avons pas été déçus un seul instant. Une sorte de Great Ocean Road, route sinueuse au bord de la côte… en mieux ! Pourquoi en mieux ? D’abord par sa végétation luxuriante, particulièrement tropicale qui nous donne l’impression de traverser une jungle. Mais aussi grâce au brouillard en haut des montagnes, donnant une atmosphère particulière. Maïté adore et s’évertue à faire des photos de la voiture, des arrêts au bord de la route étant difficilement envisageables avec une telle succession de virages.






Nous voilà aux fameuses Pancakes Rocks à Punakaiki, formation rocheuse en bord de mer en forme de… piles de pancakes. Le temps se couvre, c’est donc sous un ciel grisâtre que nous les découvrons. Plutôt jolis avec les « blowholes » à leurs côtés mais pas forcément inmanquables selon nous après 5 mois en Australie. Nous trouvons refuge à Greymouth, ville somme toute banale et dans laquelle nous serons hébergés dans une auberge un peu dégueu. Il en faut bien pour nous décevoir, car on était jusqu'ici super bien tombés en terme de logement !



L'Abel au bois Tasman (aussi appelé Abel Tasman National Park…)


Jeudi après-midi, nous arrivons à Nelson, ville dynamique à une petite heure au sud du célèbre parc national Abel Tasman. Arrivés à la très belle mais malheureusement trop grande auberge de jeunesse , Maïté a une vision, elle voit en l'une des filles présentes le sosie d'une ancienne collègue du Dauphiné Libéré. Renseignement pris, c'est effectivement Mathilde, qu'elle n'avait pas vue depuis pas mal d'années et avec qui on discute un bon moment. C'est au tour de Vincent, le lendemain, de rencontrer également un copain de lycée, le monde est vraiment petit ! Ah, en fait non, ce coup-ci, il faudrait qu'il ait sacrément grandi et qu'il soit devenu allemand pour que ce soit lui. Après un peu d'Internet à la bibliothèque (et oui, on a trouvé le remplaçant à McDo, c'est tout autant gratuit et plus diététique), nous filons vers notre auberge du soir, ce coup-ci directement à l'entrée d'Abel Tasman et à deux pas de la mer. Sur la route, (encore !) de super paysages…



Abel Tasman, le plus petit parc national de Nouvelle-Zélande, a la particularité d'être principalement constitué d'un sentier de randonnée d'une trentaine de kilomètres longeant la côte du sud au nord, et desservi par la route à chacune de ses extrémités. Il faut donc un moyen de locomotion autre si l'on ne veut pas y passer 3 jours et si l'on veut voir ses parties les plus jolies, en plein milieu du chemin. La solution ici réside en les bateaux-taxis qui desservent différents points tout au long de la journée. Nous embarquons donc samedi matin dans notre Aquataxi. Pour atteindre l'eau, nous embarquons sur le bateau, tractés par un tracteur sur la route. Un bateau qui roule grâce à un tracteur c'est déjà ridicule, mais quand les passagers à son bord portent leurs gilets de sauvetage, c'est pire!


Nous sommes finalement amenés directement à la mer et pouvons commencer notre petite heure de navigation jusqu'à Tonga Bay, notre point de départ. Sur le chemin, on passe à côté d'un des symboles (selon notre guide) touristiques du pays, le Split Apple Rock, une énorme pierre fendue en deux qui apparaît au milieu de l'eau. Nous croisons ensuite une colonie d'otaries qui bronze tranquillement sur une petite île.


Nous nous approchons enfin de la côte, les plages sont magnifiques, l'eau plus translucide que jamais, il fait très beau, pas trop chaud, c'est simplement parfait ! 5h de rando nous attendent, ça va être sportif pour les fainéants que nous sommes. Étape obligée, la crème solaire, car dans ce coin du globe on prend des coups de soleil en 10 minutes à peine!
Le chemin serpente la côte à l'ombre d'une forêt tropicale, nous laissant observer en hauteur la vue magnifique sur la mer et d'autres montagnes cachées dans quelques rares nuages. Les moustiques et leurs saloperies de copines les sandflies ne sont même pas trop de la partie, on se régale vraiment ! Notre randonnée est très dangereux, avec des plantes carnivores qui tentent de nous dévorer à chaque instant et des ponts que nous franchissons au péril de notre vie…ou pas !









16h, et c'est l'heure de notre taxi, qui nous ramène à l'auberge façon hors-bord, vraiment extrême Abel Tasman.



Après cette grosse (pour nous !) journée de marche, soirée repos à l'auberge où l'on en profite pour discuter un bon moment avec Ziggy, voyageur israélien de 22 ans, fan de pastis, parti un an après avoir servi 3 ans pour l'armée et un couple allemand, en vadrouille un gros mois dans le pays avant d'entrer dans la vie active. Comme quoi on a tous  des profils … différents !