
Comme certains ont pu le constater (ou pas), depuis 15 jours notre blog n’est plus vraiment actualisé. Nous ne tenons plus le rythme ? Bien sûr que non, nous sommes des sportifs (du dimanche). Ou bien notre vieille Ford Falcon n’a pas tenu le coup ? Wallibigood est indestructible. Ou encore nous avons décidé soudainement de revenir à la routine française ? Toujours pas. En fait, nous avons juste décidé de retourner temporairement dans le monde professionnel. Depuis le début du voyage, nous n’avions pas vraiment brillé dans l’art de la persévérance et notre envie de travailler pour financer le voyage était on ne peut plus faiblarde. On attendait un signe, voire même qu’un emploi nous tombe dessus. C’est presque ce qui est arrivé finalement. Il suffit d’être patient en Australie.
Après le Parc National de Karijini, nous reprenons la route direction la côte, plus précisément le Ningaloo Reef, récif corallien de l’état du Western Australia. Les avis divergent à son sujet. Si certains ne voient que par la grande barrière de corail (sur la côte est), d’autres préfèrent ce récif, moins connu, tout aussi préservé et riche. Pour nager avec les petits poissons et apercevoir des requins baleines, deux destinations : Exmouth et Coral Bay, la première étant un petit détour de 100km sur la route de la deuxième.
À notre habitude, c’est par hasard que nous décidons de remonter vers le Nord direction Exmouth, parce que le nom sonne bien, c’est drôle à dire « Exmooouuth » et ça fait postillonner sur le « th ». Nous ne nous attendons pas à grand chose, un petit plouf dans l’eau claire, quelques rencontres avec la poiscaille et reprise de la route. Arrivés dans le centre ville et suite à la lecture d’un blog de Français ayant travaillé ici, nous décidons tout de même de tenter notre chance auprès des hôtels de la ville. Quelques CV imprimés plus tard, nous entamons nos recherches.


Entre temps nous recevons une réponse positive pour un travail à Port Hedland (la grande ville industrielle 700km au nord) et une bonne piste dans un resort à Shark Bay plus au sud. Confiants, nous allons rendre visite au Novotel 4 étoiles ½ (« et demi », si si !). L’accueil est sympathique, nous remplissons un formulaire en expliquant bien que nous savons absolument tout faire (enfin surtout les pâtes). Puis c’est au Best Western du coin que nous atterrissons ensuite, après avoir pris connaissance d’une annonce en ville. Nous ne savions pas trop de quand datait l’annonce alors on tente notre chance sans trop d’espoir. A l’accueil, Bernie, une Allemande. Elle nous confirme que le patron cherche des « housekeepers », femmes de chambre. Elle nous demande si nous pouvons attendre pour le rencontrer. Nous n’avons pas grand chose de mieux à faire alors on prend gentiment un café. Axel, le boss, lui aussi Allemand arrivé en Australie depuis 11 ans, nous présente le travail, vérifie nos passeports/visas/permis, nous apporte les formulaires d’embauche puis parcourt ensuite nos CVs (un peu truqués avec des expériences improbables dans tous les domaines du tourisme, cuisine et agriculture). En 10 minutes, l’affaire est dans le sac, nous sommes les nouvelles soubrettes de l’hôtel, commençons le lendemain et trouvons résidence dans l’une des chambres pour quelques dollars par nuit. Arrivée à Exmouth : 16h. Embauche : 18h. Qui a dit qu’il était difficile de trouver un emploi en Australie ?




Et depuis ? Bah ça va plutôt bien pendant 2 semaines, on se familiarise avec la piscine de l’hôtel, le spa, la mer pas bien loin mais aussi le ménache et le dos qui n’en peut plus. Axel, le boss, est sympa bien que très (très) exigeant et parfois lunatique. Parfois ça passe, d’autres fois beaucoup moins. A la réception, Bernie et Carol, une Anglaise d’une cinquantaine d’années immigrée depuis 16 ans, sont des perles. A la maintenance, John, le seul Aussie de l’équipe, pas très parlant mais gentil. Jim, le manager, Aussie, en vacances à notre arrivée, est adorable mais manque légèrement de poigne. Nous nous sentons rapidement à l’aise au sein de l’hôtel parmi cette petite équipe. Alors quand Novotel tente de nous appeler pour du boulot, nous ne sommes pas intéressés. Sympa d’avoir le choix. Les clients sont étonnamment agréables aussi, nous discutons souvent avec eux lors de nos visites des chambres ou en soirées et obtenons nos premiers « tips » (pourboires) en liquide (dollars ou…bière !). À Exmouth, la vie est très chère, notamment la nourriture, alors sur les conseils de Bernie, nous récupérons les trésors culinaires et les bières laissés par les clients prenant l’avion ou sans moyen de réfrigération. C’est aussi ça la vie de backpackers : dormir dans un 3 étoiles mais récupérer de la nourriture dans les frigos.
La routine s’installe. Vincent est le chauffeur officiel de l’hôtel, se chargeant des transferts depuis et vers l’aéroport à 40 kilomètres. Il a même réussi à faire un peu de marketing avec Axel, me laissant faire les chambres… seule ! Je lui revaudrait ça. Nous profitons du confort d’un studio : cuisine avec frigo congélateur, micro-ondes/four, lit double et douche chaude. Un luxe appréciable car il faut bien l’avouer, les douches froides un jour sur trois et les nuits sur un matelas simple dans le coffre ne nous manquent pas forcément.
Depuis lundi, nous avons également commencé un nouveau travail. Bernie, la réceptionniste, est également serveuse dans le meilleur restaurant de la ville : Whalers. Elle nous apprend que la plongeuse française s’en va et a besoin d’être remplacée au plus vite. Ni une ni deux, nous passons au restaurant et notre embauche est confirmée par téléphone. Seule déception, pas de masque ni de tuba mais des éviers, du liquide vaisselle et de la vaisselle sale. A présent nous faisons donc également la plonge dans un restaurant, un soir sur deux, chacun à notre tour. L'un de nous mange donc des pâtes pendant que l'autre revient avec un super plat du resto. Plus de soirées tous les deux, mais un travail au black qui nous permettra de repartir les poches pleines le plus tôt possible. Ces 2 premières semaines sont passées à toute allure, nous pensions rester 1 ou 2 mois ici et ainsi pouvoir revenir avec autant d’argent que lorsque l’on est parti. Un objectif que l’on s’était vaguement fixé en partant et qui semble réalisable en Australie où une femme de chambre est mieux payée qu’une attachée de presse ou un responsable marketing !
Bah alors, je m'inquiétais! Quelle aventure!!!!
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