Un peu plus à l'Ouest en Tasmanie : parc national de Freycinet et la baie de feux


Nos journées du vendredi et samedi sont consacrées à la visite du Parc National de Freycinet et la Bay of Fires, tous deux sur la côte ouest de la Tasmanie. Sur la route de Freycinet, au sud de Swansea, nous découvrons the Spiky Bridge , pont aux piques étranges construit par des forçats à la fin du 19ème siècle. 


Arrivés à Freycinet, nous découvrons très vite que l’entrée est très chère et choisissons à notre habitude l’option : on entre et on visite en risquant de se faire attraper par le ranger. Nous décidons de partir pour une courte marche abrupte jusqu’à la baie de Wineglass, considérée comme l'une des dix plus belles plages au monde. Là-haut, malgré un peu de brouillard, la vue est impressionnante. Encore une fois on en oublierait presque la pénabilité de la montée. Nous en profitons pour discuter avec un couple d’italiens et leur fils, immigrés en Australie depuis 17 ans et impressionnés par toute la route que nous avons parcouru à travers l’Australie.

Wineglass Bay, bah oui, d'en haut, ça a la forme d'un verre à vin !
Quelques photos plus tard, nous redescendons à la rencontre d’un kangourou wallaby qui nous attendait près de la voiture. S’en suivent bien 20 minutes de photos mais nous décidons de ne pas le toucher, histoire de ne pas se prendre d’uppercut (mais aussi parcequ’un animal sauvage bien que sans doute inoffensif doit le rester).


Nous nous attardons dans le parc et sommes agréablement surpris par la baie de la lune de miel (« Honeymoon Bay »). Une fois encore de l’eau turquoise aux reflets improbables avec en second plan un paysage montagneux plongé dans le brouillard (c’est beau ce que j’écris là). Bref, un endroit à ne pas louper, pas forcément assez mis en valeur dans notre guide où on est même pas obligé d’être marié.








Le soir, nous reprenons la route le long de la côte et faisons halte à St Mary’s, où nous découvrons par hasard un nouveau camping gratuit. Mais celui là, il a quelque chose d’inédit : eau potable, toilettes et … douches chaudes ! On commence vraiment à adorer la Tasmanie !!!


Vincent continue de profiter de
la Tasmanie mais a bien du mal
à tenir debout avec son rhume
Le lendemain matin, notre chemin vers la Bay of Fires est hasardeux puisque brouillard et virages ne font pas bon ménage. Wallibigood se comporte bien et nous arrivons à destination sains et saufs bien que toujours sous le ciel gris. Là-bas, rien d’exceptionnel si ce n’est une baie faite de rochers orange, qui tient son nom des explorateurs ayant cru y voir du feu. Nous ne nous attardons pas et filons vers Launceston où Kerry, un sénateur de la Tasmanie également très bon ami de Graham nous attend. Nous nous attendions à arriver en avance en ville mais finalement la route d’une centaine de kilomètres sur laquelle nous nous engageons est un vrai cauchemar. Les virages s’enchainent et il nous faut 3 heures pour arriver à bon port. Décidément, la Tasmanie est une petite île mais les distances sont très très longues à parcourir !!!


Péninsule de Tasman et la ville-prison Port Arthur


Ce jeudi, c'est journée historique avec la péninsule de Tasman, au sud-est de l'État. En effet, c'est au bout de cette dernière qu'avait été implanté Port Arthur, cité-prison pour les "convicts" (forçats) anglais…
Tout d'abord, cap sur différents lieux impressionnants de la côte, avec notamment le blowhole ("trou du souffleur"), où la mer rentre par une crevasse pour ressortir au milieu des terres quelques dizaines de mètres plus loin, ou d'autres falaises et formations aux noms évocateurs, parmi eux "Devil's Dinner", ou le dîner du diable… Nous découvrons un paysage de mer déchirée, l'ambiance est inédite, c'est magique.
Nous traversons Doo Town, village dont les cabanes de pêcheurs ont toutes un nom en "Doo", et on vient de loin pour voir ça !









Le point plus historique et touristique de la Péninsule est donc Port Arthur. Fondé en 1830 comme "station pénale" alors que la Tasmanie s'appelait encore Terre de Van Diemen, elle a servi de prison pour des milliers de condamnés anglais, qui était ainsi envoyés à l'autre bout du Monde pour protéger la société. On y trouvait des enfants, (à partir de 8 ans), des hommes comme des femmes. Apparemment c'était une prison réformiste, où l'on éduquait et enseignait des métiers destinés à permettre aux sortants d'avoir une nouvelle vie en Terre de Van Diemen. Le lieu était choisi stratégiquement, puisque le seul lien avec le reste de l'île était un bras de terre d'une centaine de mètres à peine l'"Eaglehawk neck", évitant facilement les évasions étant donné qu'il était surveillé par des chiens féroces et que les eaux étaient infestées de requins, ça dissuade !
Apparemment, beaucoup d'anciens forçats  ont purgé leur peine ici puis se sont donc installés sur le reste de l'île. Et les femmes anglaises (femmes de chambre, …) pouvaient elles y émigrer pour une somme dérisoire et ainsi venir "peupler" l'île. Il faut dire qu'il y avait de la place, puisque la totalité des aborigènes de Tasmanie, exceptés une grosse centaine, a été purement et simplement exterminée par les européens. Cette poignée de survivants a été isolée sur une île, la plupart y sont morts, et quelques rescapés se sont ensuite mariés avec des blancs. Une façon efficace de détruire purement et simplement toute une population.


Aujourd'hui, Port Arthur, fermé en 1877, est une ville-musée où les ruines des anciens bâtiments sont encore présentes. On y arrive en fin d'après-midi, rentrons à l'accueil pour nous renseigner et voir de quoi ça a l'air et… nous retrouvons sans nous en rendre compte dans le site, bon, c'est chouette, ça nous fait économiser le prix de l'entrée ! On s'y balade un moment, il fait froid, et on se rend mieux compte des conditions terribles que cela devait être. Puisqu'on n'a pas payé, on ne s'y attarde pas trop, et filons voir d'autres superbes paysages avant d'aller paisiblement nous coucher…





Hobart tabac


Le soleil est avec nous pour découvrir la capitale de la Tasmanie, 2ème plus ancienne ville d'Australie. Bon, il ne fait tout de même pas 40° mais nos doigts de pieds ne sont pas congelés par le froid. Dès notre arrivée, nous entamons une balade à travers la ville, guidé par le Lonely Planet. Ville portuaire, Hobart est très plaisante, animée, surveillée de près par le Mont Wellington.



Nous nous promenons à travers des jardins, près du Parlement, le long de l'embarcadère puis suivons Hampden Road qui nous mène jusqu'à Battery Point, le quartier le plus ancien de la ville.



Quartier très sympa, avec de vraies maisons plus vieilles que nous ! Petit arrêt conseillé par notre guide au Jackman & McRoss café pour déguster un croissant. Ce dernier aux dimensions invraisemblables a le mérite de ressembler à nos bons vieux croissants français. Mais…bien que loin d'être mauvais, rien à voir avec les nôtres. Décidément, rien ne remplacera nos boulangeries !





Direction Salamanca Place par la suite, là où un très grand marché se tient tous les samedis. Dommage, nous sommes mercredi. Pour autant, ces entrepôts reconvertis pour la plupart en ateliers d'art, magasins et cafés sont très chaleureux. Nous passons finalement un petit moment au Tasmanian Museum et Art Gallery parce que c'est gratuit et parce qu'il y fait chaud. Comme beaucoup de musées australiens, c'est un peu un fourre tout. Nous optons pour la section sur les n'animaux féroces. Vincent est épaté par le crabe géant et sa pince gigantesque qui doit faire très mal. Nous découvrons le tigre de Tasmanie … ou plutôt une version empaillée et une vidéo car toute son espèce a été exterminée. Les Tasmaniens n'aimaient pas que le Thylacine, son vrai nom, attaque tous les moutons et ont décidé de les tuer. Des rumeurs circulent sur de soit disant traces de la présence de Thylacines en Tasmanie mais officiellement, la race s'est éteinte.



En fin d'après-midi, nous grimpons (en voiture) au Mont Wellington, haut de 1270m. Sur le chemin sinueux, la vue est imprenable sur Hobart mais tout en haut, c'est une ambiance de fin du monde qui nous attend. On n'y voit rien si ce n'est le brouillard et nos doigts de pieds tournant au bleu.




Nous terminons la soirée au Mc Do comme à notre habitude et dormons en banlieue, à Rosny, de l'autre côté du grand pont de Tasman. Une grande journée nous attend encore le lendemain avec la péninsule de Tasman…


Le graaaaaaand pont de Tasman