Ce jeudi, c'est journée historique avec la péninsule de Tasman, au sud-est de l'État. En effet, c'est au bout de cette dernière qu'avait été implanté Port Arthur, cité-prison pour les "convicts" (forçats) anglais…
Tout d'abord, cap sur différents lieux impressionnants de la côte, avec notamment le blowhole ("trou du souffleur"), où la mer rentre par une crevasse pour ressortir au milieu des terres quelques dizaines de mètres plus loin, ou d'autres falaises et formations aux noms évocateurs, parmi eux "Devil's Dinner", ou le dîner du diable… Nous découvrons un paysage de mer déchirée, l'ambiance est inédite, c'est magique.
Nous traversons Doo Town, village dont les cabanes de pêcheurs ont toutes un nom en "Doo", et on vient de loin pour voir ça !

Le point plus historique et touristique de la Péninsule est donc Port Arthur. Fondé en 1830 comme "station pénale" alors que la Tasmanie s'appelait encore Terre de Van Diemen, elle a servi de prison pour des milliers de condamnés anglais, qui était ainsi envoyés à l'autre bout du Monde pour protéger la société. On y trouvait des enfants, (à partir de 8 ans), des hommes comme des femmes. Apparemment c'était une prison réformiste, où l'on éduquait et enseignait des métiers destinés à permettre aux sortants d'avoir une nouvelle vie en Terre de Van Diemen. Le lieu était choisi stratégiquement, puisque le seul lien avec le reste de l'île était un bras de terre d'une centaine de mètres à peine l'"Eaglehawk neck", évitant facilement les évasions étant donné qu'il était surveillé par des chiens féroces et que les eaux étaient infestées de requins, ça dissuade !

Apparemment, beaucoup d'anciens forçats ont purgé leur peine ici puis se sont donc installés sur le reste de l'île. Et les femmes anglaises (femmes de chambre, …) pouvaient elles y émigrer pour une somme dérisoire et ainsi venir "peupler" l'île. Il faut dire qu'il y avait de la place, puisque la totalité des aborigènes de Tasmanie, exceptés une grosse centaine, a été purement et simplement exterminée par les européens. Cette poignée de survivants a été isolée sur une île, la plupart y sont morts, et quelques rescapés se sont ensuite mariés avec des blancs. Une façon efficace de détruire purement et simplement toute une population.

Aujourd'hui, Port Arthur, fermé en 1877, est une ville-musée où les ruines des anciens bâtiments sont encore présentes. On y arrive en fin d'après-midi, rentrons à l'accueil pour nous renseigner et voir de quoi ça a l'air et… nous retrouvons sans nous en rendre compte dans le site, bon, c'est chouette, ça nous fait économiser le prix de l'entrée ! On s'y balade un moment, il fait froid, et on se rend mieux compte des conditions terribles que cela devait être. Puisqu'on n'a pas payé, on ne s'y attarde pas trop, et filons voir d'autres superbes paysages avant d'aller paisiblement nous coucher…
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